Avec notre correspondante à Sanaa, Charlotte Velut
En ligne, au pas de course, arme à feu sur l’épaule, ils se dirigent vers le véhicule militaire qui doit les emmener au front. Sur les gradins, une centaine de soldats attendent à leur tour d’être déployés dans les rues de la capitale. Depuis 7h du matin, les unités de la sécurité centrale s’activent car elles sont en première ligne dans les affrontements qui se déroulent à Sanaa.
Face à elles, la première division blindée du général Ali Mohsen, un haut gradé qui a fait défection à Saleh au printemps dernier pour rejoindre la révolution.
L’air détendu, le général Yahya Mohamed Abdallah Saleh responsable des forces de sécurité centrale clarifie la situation. « Ce n’est pas une révolution de jeunes mais c’est un coup monté par des islamistes radicaux qui sont dans l’appareil militaire, des partis de l’opposition et des tribus. Les jeunes sont un prétexte », explique-t-il.
Pour ce haut gradé moustachu la situation est sous contrôle. Ainsi ce lundi matin, il a tenu à assister à une remise de diplôme de ses hommes, pas question de changer son emploi du temps pour quelques échanges de tirs. Un début de guerre au Yémen ? « Pas encore, on en est seulement à l’apéritif ! », rétorque-t-il en souriant.