Avec notre correspondante à Sanaa, Charlotte Velut
C’est quand il fait noir que les coups partent. Depuis quelques jours, entre deux et quatre heures du matin, armes légères et lourdes font vibrer le vieux Sanaa. Le centre ancien de la capitale yéménite se trouve en effet à quelques kilomètres seulement de Hassaba, le quartier où se déroulent les affrontements.
Face à face, le clan Saleh et la famille Ahmar. « Hassaba c’est notre terre », avait déclaré il y a quelques semaines Sadek-al Ahmar, chef de la tribu Hashed. Les manifestants antirégime qui campent sur la place du Changement devant l’université de Sanaa ne sont pas impliqués dans cette récente flambée de violence. Eux insistent toujours sur le caractère pacifique de leur mouvement.
Un haut responsable militaire rapporte que les heurts ont repris suite à la tentative d’expansion en dehors de Hassaba des milices armées fidèles à la famille Ahmar. Pour contrer leur avancée, un policier aurait ouvert le feu, entrainant une réponse immédiate par tirs de mortier du clan adverse.