Avec notre correspondante à Sanaa, Charlotte Velut
C’est au moment où l’on s’y attendait le moins que le président yéménite regagne son pays. Des jours, des semaines même, qu’il n’avait pas évoqué sa rentrée au Yémen, sa dernière déclaration consistant à annoncer le transfert de son pouvoir de négociation avec l’opposition à son vice-président. Une mesure que ne laissait pas penser à un retour imminent.
Ces cinq derniers jours, alors que Sanaa vit les heures les plus violentes de son histoire avec des combats de rue au cœur de la capitale, pas une déclaration de sa part. Inattendu, son retour fait sens et apparait même comme l’unique solution pour ramener le calme dans le pays.
La situation sécuritaire se dégrade chaque jour davantage dans la capitale. En plus d’un affrontement militaire en pleine cœur de la ville, de nouveaux fronts s’ouvrent dans différents lieux. Hier, c’est une fusillade qui a touché le campus des antirégimes. Tandis, qu’au nord de Sanaa des riverains d’appartenance politique différente ont commencé à se tirer dessus.
Quant aux négociations, elles sont au point mort. La visite des émissaires des Nations unies et du Conseil de coopération du Golfe, en début de semaine, n’a débouché sur aucun accord. Le plan des monarchies arabes sur la table depuis le printemps, accepté puis refusé à maintes reprises par le président Saleh, semble désormais caduc.