Calme précaire dans le centre de Sanaa

Sur le plan politique, les négociations se poursuivent au Yémen. Après avoir renouvelé son accord pour la signature du plan du Golfe via son vice-président, Ali Abdullah Saleh a confié dans une interview au Washington Post que cela devrait intervenir « tôt ou tard ». En attendant, dans la capitale, la vie reprend son cours après une semaine d’affrontements.

Avec notre correspondante à Sanaa, Charlotte Velut

C’est d'un pas timide que l’on s’aventure dans le quartier Kentucky. Il y a une semaine, cette zone était un champ de bataille et les traces sont visibles à chaque coin de rue : des impacts de balles aux fenêtres, des murs troués par les roquettes, des débris de verre sur les trottoirs.

« Ici, il y a les militaires de l’opposition et dans la rue juste derrière, ceux avec le régime, les armes sont encore partout mais l’atmosphère s’améliore, pour la première fois, les riverains et les voitures circulent dans les rues », explique Jéraf, un épicier du quartier.

Un retour au calme fragile, résultat des négociations militaires en cours. Dans l’ombre, un comité œuvre pour apaiser les tensions entre les forces de Saleh et celles du général dissident Ali Mohsen.

Composée de cinq médiateurs, un ministre, un général de l’armée, un membre du Parlement, un chef tribal et le responsable de la sécurité politique, le comité est chargé d’étudier les listes établies par chacun des deux camps sur lesquelles figurent les points de contrôle qu’ils souhaitent conserver ou voir partir. Les deux clans ne négocient donc pas directement mais via des émissaires qu’ils missionnent auprès du comité.

Après une semaine de négociations, les zones de chacun ont été délimitées. D’après une source militaire très proche du dossier, le repli des militaires des deux camps doit intervenir dans un ou deux jours.

Partager :