Avec notre correspondant à Washington, Jean-Louis Pourtet
Le président Barack Obama y voit un coup très dur porté à la branche la plus active du réseau ennemi des Etats-Unis. L’an dernier, il avait d’ailleurs approuvé de placer l’imam américano-yéminite sur la liste des cibles de la CIA. Le père d’Anouar al-Aoulaki s’était tourné vers la justice pour contester cette décision. Mais un juge l’avait débouté expliquant qu’il n’avait pas l’autorité de renverser une décision politique prise par l’exécutif, engagé dans un conflit armé.
C’est l’argument de la Maison Blanche. Pour cette dernière, il est tout à fait légal de viser les chefs de forces ennemis, quelque soit leurs nationalités, qui conspirent pour tuer des américains. Pour tout président, la protection de ses compatriotes est sa mission la plus importante.
Barack Obama a repris à son compte la politique établie par Georges Bush : celle d’éliminer les principaux dirigeants djihadistes. Mais ce qui, pour le gouvernement américain, est de « l’auto-défense », est, pour les défenseurs des droits de l’homme, rien moins qu’un assassinat. Un avocat reproche à Obama d’avoir été à la fois : « juge, jury et bourreau.» Ce que les associations soulignent, c’est que, selon la constitution, aucun américain ne peut être condamné à mort sans procédure judiciaire en bonne et due forme. A cela, un juriste répond que si Anouar al-Aoulaki avait voulu bénéficier d’une telle procédure, il n’aurait eu qu’à se rendre.