Dialogue rompu entre la Turquie et la Syrie

Ankara rompt le dialogue avec Damas, c’est la décision prise, mardi 20 septembre 2011, à New York par Recep Tayyip Erdogan. A quelques heures de l'ouverture de l'Assemblée générale de l'ONU, le Premier ministre turc a rencontré le président américain Barack Obama et les deux hommes n'écartent pas de nouvelles sanctions contre le régime de Bachar el-Assad alors que la répression se poursuit dans le pays.

Avec notre correspondant à Istanbul, Jérôme Bastion

« Il est regrettable que le régime syrien nous ait poussés à en arriver là », a expliqué le Premier ministre turc Tayyip Erdogan, commentant la décision qu’il venait d’annoncer au président américain de prendre des sanctions contre le régime de Bachar el-Assad. La raison, selon lui, est la campagne de dénigrement menée par la Syrie contre la Turquie, qu’il qualifie d’événement « très, très répugnant ».

Les mesures de rétorsion qu’évoque le Premier ministre turc ne sont pas encore arrêtées, elles seront décidées à son retour en Turquie, explique la presse locale. Par ailleurs, le chef du gouvernement annonce qu’il ira visiter les camps de réfugiés syriens proches de la frontière pour –dit-il– se rendre compte par lui-même des conditions de vie dans ces camps afin de réorganiser le cadre de cet accueil.

M. Erdogan confirme en tous cas qu’il n’a plus aucun contact avec les dirigeants syriens, ce que l’on savait déjà, après avoir tout fait depuis janvier dernier pour accompagner la Syrie sur la voie des réformes et pour éviter le sort réservé aux autres despotes victimes du « printemps arabe ». On imagine que ces sanctions contre Damas, les premières jamais évoquées par Ankara, seront d’abord des sanctions économiques, alors que les deux pays avaient beaucoup développé leurs relations depuis une décennie.

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