Avec notre correspondant à Istanbul, Jérôme Bastion
Cette mise en garde, qui retentit presque comme une déclaration de guerre, n’était pas vraiment nécessaire, puisque le chef de la diplomatie turque avait déjà prévenu la semaine dernière que la marine de son pays comptait garantir la liberté de navigation en Méditerranée orientale. Mais Recep Tayyip Erdogan a tenu à mettre les points sur les « i » : il promet que les navires de guerre turcs accompagneront toute nouvelle flottille humanitaire à destination de Gaza, comme pour préparer une prochaine organisation.
Le comble, c’est qu’en mai dernier, Ankara avait discrètement bloqué le départ du Mavi Marmara et de ses accompagnateurs, qui entendaient à nouveau défier Israël devant Gaza pour marquer l’anniversaire du drame de 2010. Cette fois, les mots du chef du gouvernement ressemblent à une invitation à relancer un tel voyage, voire à une provocation, qui pourrait mal tourner.
M. Erdogan avait auparavant dénoncé le « manque d’éthique commerciale » d’Israël, accusée de faire traîner la révision - contractuelle - de ses drones. Des avions sans pilote utilisés pour espionner les rebelles kurdes en Irak du nord et dont la livraison avait été retardée par l’opération « Plomb durci » contre Gaza fin 2008 - début 2009. Un différend presque anecdotique, mais qui sonne le glas de 15 ans d’une fructueuse coopération militaire.