Avec notre correspondant à Istanbul, Jérôme Bastion
En annonçant que la Turquie prendrait toutes les mesures nécessaires pour assurer la liberté de circulation en Méditerranée orientale, le ministre des Affaires étrangères Ahmet Davutoglu a pris soin de ne pas préciser de quel moyen il pouvait s’agir.
Mais le vice-ministre israélien des Affaires étrangères, lui, a bien compris de quoi il s'agissait. Danny Ayalon estime en effet peu probable de voir la marine turque escorter une nouvelle flottille faisant route vers Gaza.
C’est pourtant bien de cela qu’il s’agit comme le confient nombre de diplomates, stratèges et même ministres dans la presse turque. Une presse qui insiste beaucoup sur les risques de nez-à-nez, de face-à-face, de bras de fer entre les navires les deux pays. Ce qui a d’ailleurs poussé le parti d’opposition, le Parti républicain du peuple (CHP) à dénoncer une diplomatie menant à la confrontation armée.
Une chose est sûre : « La flotte turque sera désormais plus visible dans la région », promet un responsable au ministère turc des Affaires étrangères. D’autant que l’installation de plateformes de gisements gaziers par un consortium chypriote grec et israélien est déjà une source sérieuse de contentieux depuis quelques mois.
Le moindre incident ou la moindre nouvelle flottille humanitaire pourrait alors mener les deux puissantes armées de la région à se toiser, le doigt sur la gâchette.