Avec notre correspondant à Istanbul, Jérôme Bastion
Contrairement aux apparences, ce n’est pas cette fois-ci une médiation inter-palestinienne qu’héberge la Turquie mais bien la conférence des représentants diplomatiques palestiniens réunis à Istanbul pour une décision peut-être historique. Mahmoud Abbas et Khaled Mechal continuent ainsi sur la voie de la réconciliation initiée depuis des mois sous la houlette de la Turquie. Et ils affirment parler « d’une seule voix » pour sceller la paix inter-palestinienne d’ici à début août.
Constatant l’échec des négociations avec Israël, ils ont annoncé leur projet de déposer une demande d’adhésion aux Nations unies pour la reconnaissance d'un Etat palestinien durant la première semaine du mois prochain. « Si Dieu veut, la réconciliation palestinienne aboutira avant que nous allions à l’ONU », a déclaré le président palestinien Mahmoud Abbas. « Avec (le Premier ministre israélien Benjamin) Netanyahu, nous ne sommes pas parvenus à revenir aux négociations à cause de son refus de négocier sur les frontières de 1967 et d'arrêter la colonisation », a-t-il expliqué dans un discours, en présence du Premier ministre turc Recep Tayyip Erdogan. Ce dernier s'en est pour sa part pris à « l'intransigeance » d'Israël et a dénoncé l'attitude d'Israël dans la bande de Gaza : « La tragédie provoquée par Israël à Gaza ne peut être expliquée ». Il a en outre exclu une normalisation des relations avec Israël tant que ce pays ne s'excusera pas pour l'abordage dans les eaux internationales d'un navire turc d'une flottille humanitaire internationale, en mai 2010, qui avait coûté la vie à neuf activistes turcs.