Recep Tayyip Erdogan avait déjà évoqué son projet de se rendre dans l’enclave de Gaza il y a deux mois, et il se défend aujourd’hui d’accélérer les choses à la lumière de la crise diplomatique avec Israël.
C’est en fait à l’occasion d’une visite de deux jours en Egypte, les 12 et 13 septembre prochains, que ce spectaculaire déplacement dans ce territoire au ban de la communauté internationale pourrait avoir lieu. « Nous prendrons une décision finale en discutant sur place avec nos amis et frères égyptiens, c’est pourquoi cette visite à Gaza peut se faire, comme elle peut ne pas se faire, rien n’est encore certain », a tenu à préciser le Premier ministre turc.
Les discussions se poursuivent donc avec les autorités égyptiennes, qui contrôlent le point de passage de Rafah, la seule porte d’entrée pour Gaza, et on imagine que les pressions sont fortes sur Le Caire, qui a également rappelé son ambassadeur en Israël, pour permettre ou empêcher cette visite.
En fait, l’objectif du chef de gouvernement turc est de mettre la pression sur Israël à la veille de l’Assemblée générale de l’ONU, au cours de laquelle l’Etat palestinien pourrait être proclamé. La Turquie a une priorité, à chaque fois répétée : obtenir la fin du blocus de la bande de Gaza, et cet isolement serait rompu avec panache par l’éventuelle visite de Erdogan. Ce dernier, après avoir réconcilié les frères ennemis du Fatah et du Hamas, veut aussi gagner la bataille de la reconnaissance des Palestiniens.