Crise sociale en Israël : journée test pour la mobilisation

Les manifestations prévues, ce samedi 3 septembre 2011 au soir, en Israël, seront un test pour le mouvement de contestation sociale qui a débuté il y a un mois et demi dans le pays. Les organisateurs disent espérer un million de participants à Tel Aviv et dans les autres grandes villes. « Le peuple exige la justice sociale », fut le slogan de l’été en Israël et ce samedi soir le mouvement contre la vie chère se cherche un second souffle.

Avec notre correspondant à Jérusalem, Nicolas Falez

C’est à la mi-juillet que cette vague de contestation sociale sans précédent a déferlé sur Israël. Au départ une étudiante en cinéma de 25 ans, Daphne Leef, décide de planter sa tente au cœur de Tel Aviv pour dénoncer la flambée des loyers en Israël. Internet et les réseaux sociaux portent la rumeur qui s’étend bientôt à tout le pays car la société israélienne découvre d’un coup qu’elle est étranglée par les dépenses de logement, d’éducation et de santé qui augmentent alors que les salaires ne suivent pas.

La colère prend la forme d’immenses camps de toiles à Tel Aviv, Jérusalem ou Beersheva, puis de manifestations monstres comme celle du 6 aout qui a réuni environ 300 000 personnes dans le pays. Le gouvernement au début a tenté de railler le mouvement, de caricaturer « enfants gâtés » ou des « mangeurs de sushis de Tel Aviv ». Mais c’était une erreur car près de 90% des israéliens se reconnaissent dans la colère des campeurs et des manifestants. Le Premier ministre nomme alors une commission qui devra rendre des propositions dans quelques jours.

Ce soir, les leaders de ce mouvement des indignés israéliens espèrent que la foule sera suffisamment nombreuse pour montrer que les protestataires attendent toujours des réponses. Il est vrai que ces dernières semaines ont été marquées par les attentats d’Eilat dans le sud du pays et par des épisodes de tensions avec la bande de Gaza, autant d’éléments qui peuvent peser sur la mobilisation.

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