Avec notre envoyé spécial à Damas, Paul Khalifeh
Des déçus du régime et des indépendants ont uni leurs efforts pour former le premier parti politique depuis la promulgation de la loi sur le multipartisme par le président Bachar el-Assad. Le Parti démocrate social s’est choisi un slogan Liberté-justice-développement. Il a aussi défini ses objectifs : édifier un Etat civil pluraliste, réaliser la justice sociale et sauvegarder l’unité de la Syrie.
Parmi les fondateurs, il y a un député indépendant, un homme d’affaires et le célèbre journaliste Akram Khouzam, ancien correspondant à Moscou de la chaîne qatarie al-Jazira. Mais il y a surtout l’ancienne rédactrice en chef du quotidien gouvernemental Tishreen. Samira al-Massalma avait été limogée en avril pour avoir accusé les services de sécurité de tirer sur la foule à Deraa, sa région d’origine.
La loi sur le multipartisme interdit la formation de partis à caractère religieux, ethnique, tribal ou régionaliste. Elle met un terme à l’hégémonie exercée sur la vie politique par le Baas depuis 40 ans. Mais certains opposants estiment qu’elle est insuffisante tant que l’article 8 de la Constitution, instaurant le monopole du Baas, n’aura pas été aboli.
Par ailleurs, la secrétaire d'État américaine Hillary Clinton a appelé la Chine, l'Inde et la Russie à adopter des sanctions économiques contre la Syrie, en leur demandant de cesser leurs investissements.
« Les sanctions économiques contre un pays déjà isolé depuis des années n'aura aucun effet sur le régime » selon Samir Aïta, économiste et directeur du mensuel Le Monde diplomatique en arabe.