Avec notre correspondant à Istanbul, Jérôme Bastion
Six heures et demie de discussion, dont deux heures et demie de tête à tête, c’est bien ce qu’il fallait pour mettre, sans doute une dernière fois, les choses au point. Le ministre turc des Affaires étrangères Ahmet Davutoglu, en termes plus diplomatiques que son Premier ministre qui parlait récemment de « patience à bout » et de « problème sortant d’une affaire intérieure à la Syrie », a tout de même laissé transparaître son exaspération. « Depuis des mois, nous prévenons nos amis syriens, a-t-il dit lors d’une conférence de presse. Et regardez où nous en sommes : nous leur avons clairement dit que cette répression au début du ramadan était inappropriée ».
« Ces longues discussions ont permis d’aborder tous les sujets, et de façon très concrète », a encore expliqué Ahmet Davutoglu. Les points ont donc été mis sur les « i » et peut-être même qu’une sorte d’ultimatum a été posée. Le chef de la diplomatie turque a en effet expliqué que « les prochains jours, et non les prochains mois, seront critiques, en fonction de l’attitude qu’adoptera le régime de Bachar el-Assad ». Pour lui, l’objectif est clair : le sang doit arrêter de couler en Syrie. Il a d’ailleurs prévenu que s’il y a une violation des droits de l’homme, « une intervention extérieure ne constitue pas une immixtion dans les affaire intérieures ».
Mais il n’est pas sûr que le message ait été reçu par Bachar el-Assad, qui prévient qu’il ne renoncera pas à la chasse aux militants cherchant à déstabiliser son pays.