Avec notre correspondant au Caire, Alexandre Buccianti
C’est la Ligue arabe, qui la première, a brisé le mur du silence. Elle a lancé un appel aux autorités syriennes pour qu’elles mettent fin aux violences, immédiatement ! Un terme qui sonne comme une mise en garde et qui reflète la préoccupation croissante des régimes arabes et la colère grandissante des opinions publiques.
Les manifestations contre le régime de Bachar al-Assad se sont multipliées ces derniers jours un peu partout dans les capitales arabes. Après la Ligue, la Jordanie a exprimé son inquiétude. Mais le coup le plus dur est venu de l'Arabie Saoudite, le plus grand allié arabe de Bachar al-Assad il y a six mois à peine.
Riyad a rappelé son ambassadeur de Damas. Une décision annoncée par le roi Abdallah en personne. Il est allé plus loin en appelant le régime syrien « à arrêter la machine de mort et le bain de sang ». Une condamnation qui est d’autant plus grave que Riyad était le principal bailleur de fond de Damas.
L’Arabie Saoudite est, de plus, une autorité morale pour les musulmans sunnites. Des sunnites qui constituent la majorité écrasante des opposants au régime composé en grande partie de chiites alaouites.