Avec notre correspondant au Caire, Alexandre Buccianti
L’appel de la Ligue aurait été sans intérêt s’il n’était pas accompagné du mot « immédiatement ». Un terme qui sonne comme une mise en garde et qui reflète la préoccupation d’un monde arabe qui craint l’installation du chaos en cas de chute du régime syrien.
Le secrétaire de la Ligue arabe a proposé ce qui ressemble à un plan de sortie de crise : dialogue national global débouchant sur une accalmie permettant la réalisation de réformes politiques. Un plan qui ressemble fort aux propositions de Damas et qui a peu de chance d’être accepté aujourd’hui par l’opposition syrienne. Même les principales formations politiques égyptiennes le rejettent.
Frères musulmans ainsi que révolutionnaires radicaux en passant par les partis laïcs manifestent régulièrement devant l’ambassade syrienne. Ils réclament l’expulsion de l’ambassadeur. Des manifestations qui, jusqu’à récemment étaient réservées à l’ambassadeur d’Israël au Caire. « Il est temps que les Arabes interviennent, sinon l’intervention viendra de l’étranger, a déclaré un analyste ajoutant, même si la Syrie n’est pas la Libye, l’ingérence étrangère a déjà commencé avec des acteurs régionaux comme l’Iran et de la Turquie. »