Les monarchies du golfe Persique exigent la fin de la répression en Syrie

La Syrie pleure ses morts après la répression qui a accompagné un nouveau vendredi de manifestations contre le régime du président Bachar el-Assad. Un dernier bilan fait état d’au moins 22 personnes tuées. Ce samedi 6 août 2011, les monarchies du golfe Persique ont, à leur tour, exhorté Damas à mettre fin à « l’effusion de sang ». Une première depuis le début du mouvement de contestation lancé en Syrie le 15 mars 2011. Elles emboitent ainsi le pas aux Etats-Unis et à l’Union européenne accentuant la pression diplomatique sur le régime syrien qui vient d’annoncer l’organisation d’élections « libres et transparentes » avant la fin de l’année 2011.

C'est une condamnation solennelle de l'usage excessif de la violence et un appel collectif à entreprendre de véritables réformes que lance à Damas le Conseil de coopération du Golfe. Le CSG dont les troupes ont été envoyées à Bahreïn en mars dernier pour réprimer la contestation qui menaçait la dynastie sunnite des al-Khalifa.

A l'heure où même la rente pétrolière ne suffit plus complètement à acheter la paix sociale, les monarchies du golfe Persique ont en effet elles-mêmes des raisons de craindre les aspirations au changement qui ont commencé à balayer le monde arabe. La chute du raïs égyptien vient d'ébranler le jeu d'équilibre sur lequel l'Arabie Saoudite en particulier avait fondé sa tranquillité.

Au Yémen, après avoir longtemps soutenu le président Saleh, Riyad s'est efforcé de le sortir du jeu et visiblement, le Syrien Bachar el-Assad non plus ne fait plus l'affaire. C'est aussi l'avis des Etats-Unis qui ont d'ailleurs fait savoir cette semaine qu'en plus du soutien des Européens, celui des pays arabes était nécessaire pour faire pression sur le régime de Bachar el-Assad. Les monarchies du golfe Persique donnent à leur tour de la voix en soulignant leur attachement au maintien de l'unité et de la stabilité de la Syrie.

Message entendu ou simple hasard du calendrier ? Damas vient d’annoncer l’organisation d’élections législatives avant la fin de l’année. Le ministre syrien des Affaires étrangères, Walid al-Mouallem, affirme en effet que son pays « tiendra des élections libres et transparentes qui donneront naissance à un Parlement représentant les aspirations du peuple syrien ».

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