Malgré la féroce répression du pouvoir, les protestataires syriens n'abandonnent pas. Ce vendredi 5 août 2011, premier vendredi du ramadan, ils ont encore été nombreux à descendre dans les rues, appelant la communauté internationale à les soutenir. Comme chaque vendredi, les opposants au régime de Bachar el-Assad ont lancé un appel à la mobilisation sur la page Facebook de la révolution syrienne. Et comme chaque vendredi, l'appel a été largement entendu. « 30 000 manifestants défilent à Deir Ezzor (est), et des milliers d'autres à Deraa (sud) et Qamechli (nord-est) pour soutenir la ville de Hama (centre) », a ainsi rapporté le président de l'Observatoire syrien des droits de l'homme Abdel Karim Rihaoui.
Des manifestations encore violemment réprimées. Les militants affirment que quatorze personnes ont été tuées, dont sept à Erbin, dans la banlieue est de Damas, et trois à Doumair, dans le nord de la capitale. Les forces de sécurité auraient également tiré contre les manifestants dans plusieurs villes du pays et auraient fait plusieurs dizaines de blessés.
Cette nouvelle journée de contestation survient alors que le pouvoir de Bachar el-Assad est de plus en plus critiqué par la communauté internationale. Mercredi 3 août 2011, le Conseil de sécurité de l'ONU a ainsi condamné la répression par le régime syrien. Et ce vendredi 5 août, la chancelière Angela Merkel et les présidents Nicolas Sarkozy et Barack Obama ont « condamné l'usage continu et sans discernement de la violence contre le peuple syrien ». Selon les opposants au régime, en six jours, 300 civils ont été tués dans la seule ville de Hama.
Un journaliste occidental a réussi à entrer clandestinement en Syrie. Il s'agit de Gaëtan Vannay, le chef de la rubrique internationale de Radio Suisse Romande. Le journaliste a passé dix jours à Hama, au coeur de la contestation jusqu'à ce lundi 1er août, le premier jour du ramadan. Depuis Doha au Qatar où il a réussi à se rendre, il revient sur les mouvements de révolte dans cette ville martyre envahie par les chars de l'armée. Selon lui, les opposants manifestent pacifiquement, contrairement à ce que prétend le régime de Bachar el-Assad.