Avec notre envoyé spécial à Damas, Paul Khalifeh
Douma est un nom qui donne le tournis aux responsables syriens. Ni la répression ni les deals passés avec les notables locaux n’ont réussi à calmer la colère des jeunes de cette bourgade située à douze kilomètres à l’est de Damas, la capitale.
Frappée par la sécheresse pendant quatre années consécutives, cette région agricole et conservatrice sunnite connaît un taux de chômage très élevé. Vendredi, la foule a décidé de manifester en dépit d’un accord conclu entre les autorités et les chefs de clans. Le gouvernement s’était engagé à alléger le dispositif de sécurité en contrepartie d’un arrêt des manifestations. Le deal n’aura vécu que quelques semaines.
Depuis le début du ramadan, Douma bouge à nouveau. Le schéma est désormais classique. Après la prière, les imams invitent les jeunes à rentrer calmement chez eux, mais des groupes se forment devant certaines mosquées.
Pancartes et banderoles surgissent on ne sait d’où et les premiers slogans appellent à la liberté. Les agents de la sécurité observent de loin. Très vite la jonction se fait entre les groupes et une imposante manifestation s’élance dans les rues.
Les slogans exigent maintenant la chute du régime, le départ de Bachar al-Assad. Des coups de feu éclatent et le sang coule. Et il y a toujours quelqu’un pour filmer la scène.
De son côté, l'Observatoire syrien des droits de l'homme parle aussi de manifestations à Lattaquié, dans le Nord, ainsi que dans les villes de Hama et Homs, dans le centre du pays. Hozan Ibrahim, l'un des porte-parole des comités de coordination raconte en détail, comment s'est déroulée la journée de vendredi.
Par ailleurs, le Conseil de sécurité de l'ONU tiendra jeudi prochain, une réunion consacrée aux droits de l'homme et à l'urgence humanitaire en Syrie.