Avec notre envoyé spécial à Damas, Paul Khalifeh
Difficile d’imaginer quand on circule à Damas que des manifestants tombent sous les balles et que des militants sont arrêtés par la police. La capitale syrienne est une ville animée qui vit son quotidien presque normalement. Même dans un quartier où des manifestations ont parfois lieu, les habitants vaquent à leurs occupations habituelles. Après la prière de rupture du jeûne jeudi soir, l’ambiance est détendue presque festive. La présence des policiers est discrète.
L’arrestation d’un défenseur des droits de l’homme dans un café de Damas en plein jour n’est pas le principal sujet de discussion. On parle plutôt des séries télévisées turques et syriennes très populaires pendant le ramadan.
En banlieue, l’image est différente. Dans un quartier périphérique, la police a encerclé une mosquée pour empêcher les fidèles de défiler après la prière et à Homs, à 165 km au nord de Damas, le sang continue de couler abondamment. La troisième ville de Syrie semble être devenue le nouveau centre de la contestation après la mise au pas de Hama. Sept mois après le début des troubles Damas n’a toujours pas décidé de se joindre au mouvement de contestation.
L'arrestation de Abdel Karim Rihaoui
Abdel Karim Rihaoui, le président de la Ligue syrienne des droits de l'homme, a été arrêté jeudi dans un café à Damas. On est toujours sans nouvelles de lui depuis son arrestation. Agé de 43 ans, M. Rihaoui dirige la Ligue depuis 2004. Militant très actif, tout particulièrement depuis le début, à la mi-mars, de la révolte populaire contre le régime du président Bachar el-Assad, Abdel Karim Rihaoui est l'une des principales sources d’information pour la presse étrangère selon notre envoyé spécial Paul Khalifeh. Il n'avait jamais été arrêté auparavant alors pourquoi cette arrestation maintenant ? Les explications de Radwan Ziadeh, directeur du Damas Center for Human Right in Syria, à Washington :