A l'ONU, un rapport accablant sur les violations des droits de l'homme en Syrie

La Syrie n’a pas tenu compte des appels du Conseil de sécurité des Nations unies à mettre fin aux violences contre les manifestants. C’est la conclusion d’un rapport qui a été présenté ce mercredi 10 août 2011 devant le Conseil par les services du secrétaire général des Nations unies Ban Ki-moon. A Damas, devant des diplomates de pays membres du Conseil, le président syrien a admis que des «erreurs» avaient été commises.

Un rapport «accablant» et «déprimant», c’est ce qu’ont confié plusieurs ambassadeurs européens à la sortie de la réunion du Conseil de sécurité, rapporte notre correspondant à New York, Karim Lebhour.

Le secrétaire général adjoint de l’ONU, Oscar Fernandez Taranco, affirme dans ce document que le recours à la force contre les manifestants syriens se poursuit sans faiblir. Il cite les chiffres de 2 000 morts, 3 000 disparus et 13 000 détenus depuis le début de la répression.

Mais le Conseil de sécurité reste divisé sur la question syrienne. S’ils ont accepté de condamner les violences, les pays souverainistes, emmenés par la Russie, misent sur le dialogue avec la Syrie.

Du côté de Washington, le ton monte. Barack Obama l'a répété : la Syrie se porterait mieux sans Bachar el-Assad. Les Etats-Unis ont promis de durcir à titre individuel leurs sanctions et placé la plus grande banque de Syrie, la Commercial Bank of Syria, sur leur liste noire.

Des «erreurs» ont été commises selon Bachar el-Assad

Une délégation de diplomates indien, brésilien et sud-africain s’est rendue à Damas ce mercredi 10 août. Le président syrien, Bachar el-Assad, a reconnu que des «erreurs» ont été commises par les forces de sécurité, mais qu’il s’est engagé dans un processus de réforme politique. Il a promis une prochaine réforme de la Constitution. Des déclarations qui ressemblent fort à d'autres faites en mai dernier et qui n'empêchent pas la répression de se poursuivre.

Sur le terrain de la répression, le régime souffle le chaud et le froid. Alors que l'armée a annoncé son retrait de la ville de Hama, de nouvelles incursions ont eu lieu près de la frontière turque et à Homs, au nord de Damas. Les organisations de défense des droits de l'homme signalent de nouvelles victimes.

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