Le Conseil de sécurité condamne la répression en Syrie

Après des semaines de blocage, le Conseil de sécurité de l’ONU est finalement parvenu le 3 août à un accord sur la Syrie. Dans une déclaration, il condamne la répression meurtrière menée depuis 5 mois par le régime de Bachar el-Assad contre les civils. Une condamnation sous la forme d'une déclaration et non d'une résolution qui aurait été plus contraignante. Sur le terrain, des centaines de chars de l’armée syrienne entouraient mercredi plusieurs villes du pays touchées par la contestation. Selon un dernier bilan, 45 civils auraient été tués lors d'un nouvel assaut des blindés de l'armée syrienne dans le centre de Hama.

Avec notre correspondant à New York, Karim Lebhour

Les Occidentaux, France et Royaume-Uni en tête, voulaient une résolution du Conseil de sécurité. Ils n'ont finalement obtenu qu'une déclaration condamnant les autorités syriennes pour les « violations généralisées des droits de l'homme » et « l'usage de la force contre des civils ».

Le texte a été l’objet d’un marchandage entre les pays du Brics, Brésil, Russie, Inde, Chine et Afrique du Sud qui ont cherché à minimiser la portée de ce texte pour ne pas ouvrir la voie à une intervention en Syrie comme cela a été le cas en Libye.

La demande d’une enquête indépendante sur les violations des droits de l’homme a été abandonnée. La déclaration enjoint Damas à l’arrêt immédiat des violences. Il s’agit du message le plus ferme envoyé par le Conseil de sécurité depuis le début de la crise syrienne qui montre que même les soutiens traditionnels de la Syrie comme la Russie et la Chine ne peuvent plus ignorer la gravité de la répression.

Le Liban en revanche, s’est dissocié de la déclaration adoptée à l’unanimité en raison de ses relations très étroites avec la Syrie. Une procédure extrêmement rare qui n’avait pas été appliquée depuis 35 ans aux Nations unies.

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