En Syrie, la communauté internationale dispose de peu d'options pour intervenir

C'était l'une des journées les plus sanglantes en Syrie. Près de 140 morts dans tout le pays après que les forces de sécurité et l'armée aient tiré sur des civils. L'assaut le plus violent a été mené par l'armée sur la ville de Hama. Depuis les condamnations de la communauté internationale, horrifiée, pleuvent. L'Union européenne parle de « massacre » mais les moyens de faire pression ou d'influencer le régime de Bachar el-Assad sont limités. 

Il y a d'abord les sanctions économiques. Depuis le début des violences en Syrie, l'Union européenne y a déjà eu recours à quatre reprises. Lundi encore, cinq nouveaux membres de l'armée et du gouvernement syrien ont vu leurs avoirs bloqués. Ils sont également interdits de voyager. Le geste diplomatique est fort mais il n'a pas eu d'impact sur la répression. En tout, 35 personnes dont le président syrien Bachar el-Assad sont touchées par ces sanctions.

L'intervention armée dont personne ne veut

Autre levier de pression, celui d'une condamnation formelle de la répression par le Conseil de sécurité de l'ONU. Début juin, le Conseil de sécurité avait condamné les attaques contre les ambassades françaises et américaines mais pas celles contre des civils. Encore faut-il pouvoir adopter ce type de résolution. Depuis le début des violences, la Chine, la Russie mais aussi l'Inde, le Brésil et l'Afrique du Sud s'y opposent catégoriquement. Pour eux, condamner les violences du régime contre les manifestants serait un premier pas vers une intervention armée.

Reste enfin la possibilité pour l'ONU d’opter pour une intervention armée justement.
C'est l'option la moins probable car les alliés de la Syrie y sont catégoriquement opposés. Et en face, les puissances occidentales ne sont pas décidées à faire pression en ce sens. Tous veulent éviter le scénario libyen c'est-à-dire ouvrir un nouveau front dans la région dont personne ne sait combien de temps il durera.

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