Avec notre correspondant au Caire, Alexandre Buccianti
Les premières contestations sont venues des ministères eux-mêmes. Aux Antiquités, il y a eu une levée de boucliers générale contre le nouveau ministre d’Etat considéré comme « un incapable ». Cela a ensuite été le cas du ministère des Wakfs, les biens religieux, dont le nouveau ministre a été accusé d’être un agent de l’ancienne police de la sécurité de l’Etat. Puis est arrivée la contestation la plus sérieuse, celle des manifestants de la place Tahrir.
Des manifestants qui continuent à voir des hommes de l’ancien régime parmi les nouveaux ministres. Ils ont aussi réclamé le départ des ministres de la Justice et de l’Intérieur. Le premier est accusé d’être responsable de la lenteur des procès des anciens responsables, y compris l’ex-président Moubarak tandis que les manifestants n’ont pas pardonné au second de les avoir réprimés début juillet à coup de gaz lacrymogène.
Même ceux qui s’étaient retirés de la place comme le mouvement du 6 avril se sont joints aux protestataires qui ont défilé devant le siège du Premier ministre Essam Charaf aux cris de « révolution jusqu’à la victoire ». Un Premier ministre contesté non seulement par les manifestants mais aussi par une part grandissante de l’opinion publique qui lui reproche sa « faiblesse ».