Dimanche, à Homs, ce sont de véritables affrontements qui ont opposé partisans et adversaires du régime. Ils avaient éclaté samedi lorsque les corps mutilés de trois partisans du régime disparus depuis la semaine dernière ont été rendus à leur famille par des inconnus. Une bataille rangée a commencé dans le quartier, d'abord à coup de bâtons. Puis il y a eu des tirs.
L'opposition accuse des tireurs embusqués d'avoir tué un grand nombre de personnes. Et cela « devant les forces de sécurité » qui n'ont pas cherché à s'interposer. Une complaisance déjà observée à Damas le week-end des 9 et 10 juillet lorsque des partisans du régime avaient attaqué les ambassades de France et des Etats-Unis.
L'armée resserre son étau
En même temps, l'armée a continué à se déployer, dimanche, à Zabadani, au nord-ouest de Damas, non loin de la frontière libanaise. Des dizaines de personnes ont été arrêtées. A Qatana au sud de la capitale aussi, une figure de l'opposition, l'écrivain Ali Abdallah a été renvoyé en prison après avoir bénéficié de l'amnistie de mai dernier.
L'armée resserre notamment l'étau aux frontières, à commencer par celle de la Turquie au nord, du Liban à l'ouest et de l'Irak à l'est. Damas invoque des gangs terroristes qui chercheraient à semer le chaos. Un leitmotiv inquiétant destiné à convaincre les hommes d'affaires, les minorités, ou même les éventuels militaires indécis, qu'ils auraient plus à perdre qu'à gagner dans la chute du régime.
Une opposition qui ne cède pas
Mais la répression n'a pas empêché des milliers de manifestants de participer samedi à Damas aux funérailles des 28 victimes de la veille. Et à Hama, théâtre de manifestations monstres, les opposants se sont organisés pour résister à la répression. Certains préconisent même la désobéissance civile.
Un mouvement de protestation qui reste divisé entre les opposants de l'intérieur et de la diaspora, vieux routiers de la politique et nouveaux venus. Les divergences politiques aussi sont profondes, en particulier avec les islamistes très présents dans l'opposition. Celle-ci n'est pas parvenue à s'entendre sur une stratégie ce week-end. Pour se poser en alternative au régime, elle va devoir afficher un front uni.