Israël : l’opposition dénonce une loi anti-boycott des colonies

A peine adoptée, la loi contre le boycott des colonies israéliennes et de leurs produits est déjà très critiquée. Plusieurs ONG israéliennes envisagent de faire appel auprès de la Cour suprême d'Israël et le mouvement « La paix maintenant » vient de lancer une campagne de protestation. Le texte voté hier lundi à la Knesset expose à une amende de 10 000 euros toute personne ou institution qui appellerait au boycott des colonies.

Avec notre correspondant à Jérusalem, Michel Paul

Non seulement l’opposition, mais le gouvernement lui-même, a boycotté la loi anti-boycott, et notamment le Premier ministre Benyamin Netanyahu, qui a préféré ne pas être présent au moment du vote de la loi proposée par le Likoud, son propre parti, ce qui n’a pas empêché le texte de passer par une très large majorité.

« Israël va payer très cher cette loi », affirme le principal parti d’opposition, Kadima, pour qui cette loi risque d’isoler encore plus Israël sur la scène internationale.

La loi prévoit de frapper d’une amende pouvant s'élever jusqu’à 10 000 euros, toute personne ou institution appelant au boycott des implantations juives dans les territoires occupés, ou de leurs produits.

« Un jour noir pour Israël »

L’initiative de la loi est survenue après que plus de cent personnalités culturelles, universitaires et écrivains, ont annoncé en septembre qu’ils ne prendraient part à aucune activité culturelle, discussion ou conférence, dans des colonies.

« Une loi anti-démocratique », titre le quotidien Haaretz ce mardi 12 juillet. Pour le juriste Amnon Rubinstein, « c’est un jour noir pour Israël ».

La loi devrait être promulguée dans les deux semaines, mais en attendant, plusieurs organisations israéliennes des droits de l’homme vont se pourvoir devant la Cour suprême israélienne, pour qu’elle décrète cette loi anticonstitutionnelle.

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