Avec notre correspondant à Washington, Jean-Louis Pourtet
En attaquant les ambassades des Etats-Unis et de France, le gouvernement syrien est allé trop loin. Si l’administration Obama avait jusqu’à présent condamné les violences et réclamé des réformes, elle avait évité de demander le départ de Bachar el-Assad. Lundi 11 juillet, Hillary Clinton a adopté un ton nouveau qui devrait retirer toute illusion au dictateur syrien.
« Quiconque, y compris le président Assad, pense que les Etats-Unis espèrent secrètement que le régime échappera à la tourmente, pour continuer à brutaliser et opprimer, se trompe. Le président Assad n’est pas indispensable », a déclaré la secrétaire d’Etat américaine.
El-Assad comme Kadhafi
On est loin donc du temps où Hillary Clinton décrivait le dirigeant syrien comme un réformateur. Si Washington a été lent à souhaiter le départ d’el-Assad, c’est que les Etats-Unis craignaient un vide que l’Iran aurait pu remplir. Le régime de Damas n’était peut-être pas séduisant, mais il représentait une certaine stabilité dans une région en pleine tourmente. Il pouvait aussi être utile dans le processus de paix.
Aujourd’hui Bachar el-Assad rejoint Kadhafi sur la liste des dictateurs à écarter. « De notre point de vue, a ajouté Hillary Clinton, il a perdu sa légitimité. Il n’a pas tenu les promesses qu’il a faites. Il a demandé et accepté l’aide des Iraniens pour opprimer son peuple. »