Manifestations antifrançaises en Syrie : l’ambassadrice syrienne convoquée par Paris

Dans les villes d’Alep et de Damas, en Syrie, des manifestants s’en sont pris, samedi 9 juillet 2011, aux représentations françaises, à la suite de la visite de l’ambassadeur de France dans la ville d’Hama assiégée par l’armée. Paris a convoqué la représentante du régime syrien dans l’Hexagone, au lendemain des manifestations, pour avoir des explications.

Tout a commencé le jeudi 7 juillet. Eric Chevallier, ambassadeur de France à Damas se rend dans la ville de Hama, dans le nord du pays, encerclée par les forces de sécurité syriennes, et rejoint le lendemain par son homologue américain, l’ambassadeur Robert Ford, afin de montrer le soutien occidental au « droit de manifester librement » du peuple syrien. Une initiative à laquelle Damas n’a que très peu goûté.

La veille, l’ambassade de France à Damas, et le consulat à Alep, ont été la cible de dégradations. Le Quai d’Orsay rapporte ainsi que « des drapeaux français ont été brûlés », des pierres lancées sur les bâtiments et que des voitures ont été détruites. Le ministère des Affaires étrangères reproche surtout l’inaction des autorités durant les saccages, et a convoqué, en début de soirée, l’ambassadrice de Syrie en France, Lamia Shakkour. Selon le porte-parole du Quai d’Orsay, Bernard Valero, cette entrevue est « l’occasion de redire de la manière la plus solennelle que ce qui s’est produit au cours des derniers mois en Syrie n’est pas acceptable ».

Convention de Vienne

La Syrie, comme la France, invoquent la Convention de Vienne sur les relations diplomatiques (1961) : la première pour condamner l’ingérence française dans les affaires syriennes, la seconde pour dénoncer le fait que Damas n’a pas assuré la protection d’une représentation diplomatique, et affirmer que l'ambassadeur français peut se déplacer librement dans le pays hôte.

De son côté, Washington a directement accusé Damas d’avoir organisé un long rassemblement devant son ambassade, vendredi 8 juillet. Des dégradations, similaires à celles enregistrées à l’ambassade de France, y ont eu lieu, selon le département d’Etat, qui déplore deux blessés parmi sa délégation.

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