Human Rights Watch a interrogé huit soldats et quatre membres des agences de sécurité ayant fait défection. Ils ont participé ou été témoin de la répression à Deraa, Banias, Homs, Jisr el-Choughour Alep ou encore Damas.
Cinq déserteurs révèlent qu'ils ont obtenu des ordres explicites pour tirer sur des manifestants. Présent à Homs, la troisième ville du pays qui a vu des rassemblements monstre, un membre des services de sécurité raconte :
« Les manifestants étaient assis sur la place. On nous a dit de les disperser, par la force s'il le fallait. Il y avait l'armée de l'air, l'armée de terre et les shabihas les milices du régime. Vers 15h30, nous avons reçu l'ordre. Nous avons tiré pendant 30 minutes. Il y avait des dizaines de morts et de blessés. 30 minutes plus tard, des tractopelles sont arrivés pour emmener les corps je ne sais où tandis qu'un camion de pompier nettoyait la place ».
Ou encore un autre témoignage :
« J'étais dans le 4ème régiment. Nous étions 300 soldats déployés. J'avais tellement entendu parler de groupes armés par l'étranger que j'avais envie de les combattre. Mais lorsque nous nous apprêtions à tirer sur des hommes armés en tenue civile, notre général nous a dit "Ne tirez pas sur ces hommes, ils sont avec nous. Tirer plutôt sur ceux qu'ils visent", il s'agissait des manifestants non armés. Nous étions choqués, on nous demandait de tirer sur notre propre peuple ».
D'autres récits témoignent d'arrestations massives y compris d'enfants notamment à Banias où le stade a fini par servir de lieu de détention.