Le département d'Etat américain explique que la présence de Robert Ford encore aujourd'hui à Hama est destinée à marquer le « profond soutien américain au droit du peuple syrien à se rassembler pacifiquement et à s'exprimer librement ». Une visite à laquelle s'est joint l'ambassadeur de France en Syrie, Eric Chevallier. Il a rendu visite en signe de solidarité, comme son homologue américain, aux blessés de la répression à l'hôpital local.
Pour Damas, c'est une manifestation de solidarité avec son opposition que le régime a immédiatement dénoncée comme une preuve de l'implication de Washington dans le mouvement de contestation qui enfle depuis le 15 mars dernier. Washington chercherait même à déstabiliser la Syrie avec cette visite surprise du diplomate américain à Hama, une ville martyre où la répression des islamistes avait fait des milliers de morts, en 1982, sous Hafez al-Hassad.
Une ville qui enregistre aujourd'hui une immense mobilisation contre le règne du fils, Bachar el-Assad. C'est en effet à Hama que l'opposition a rassemblé son plus grand cortège de manifestants, vendredi dernier. Une foule pacifique. Un camouflet pour le régime qui a envoyé l'armée dans les jours qui ont suivi, faisant une vingtaine de morts. Et ce vendredi, le diplomate américain Robert Ford entendait servir de grand témoin.