La mission d'Amnesty International est restée près de deux mois au Liban. Les chercheurs ont pu rencontrer plusieurs personnes qui venaient de passer la frontière. Selon elles, la répression a été extrêmement violente, comme en a témoigné auprès d'Amnesty un homme surnommé Mahmoud, âgé de 20 ans, qui a passé un mois entre les mains des forces de sécurité.
« Il a été attaché dans la position de "Chabah", un mot arabe qui veut dire fantôme, explique Philip Luther, directeur adjoint du bureau Moyen-Orient de l'organisation de défense des droits de l'homme.
Il ajoute : le détenu est contraint d’adopter une position douloureuse pendant de longues périodes et il est frappé. Ils ont envoyé des décharges électriques sur le corps et les testicules. D’après des témoins, aussi, au moins neuf personnes sont mortes en détention après avoir été arrêtées dans le cadre de cette opération de sécurité menée à Tall Kalakh. C’est donc un tableau alarmant et un abus ciblé visant à étouffer la contestation à Tall Kalakh ».
Les familles qui ont récupéré des corps ont dû signer des documents selon lesquels leurs proches avaient été tués par des gangs armés.
Avec ce rapport intitulé « Répression en Syrie, terreur à Tall Kalakh », Amnesty International exhorte les autorités syriennes à arrêter cette répression systématique et à ordonner des enquêtes indépendantes. L'ONG espère que ce rapport étoffera le dossier du Conseil de sécurité de l'ONU qui faute de consensus, n'a pas voté de résolution contre la Syrie pour saisir la Cour pénale internationale.
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