Manifestation monstre à Hama sous les yeux d'ambassadeurs occidentaux

Les opposants au régime du président syrien se sont mobilisés ce 8 juillet 2011 pour un nouveau vendredi de la colère pour dire non au dialogue avec Bachar el-Assad tant que la répression continue, en particulier dans la ville de Hama qui a reçu jeudi la visite de l'ambassadeur de France en Syrie, Eric Chevallier, mais aussi celle de l'ambassadeur des Etats-Unis en Syrie, Robert Ford, qui était encore ce vendredi très officiellement présent à Hama.

Au total, ce vendredi 8 juillet il y aurait une quinzaine de manifestations dans tout le pays. Avec en particulier une manifestation monstre à Hama, la ville où est arrivé jeudi l'ambassadeur américain Robert Ford. Plusieurs centaines de milliers de personnes seraient descendues dans les rues. Et si dans d'autres villes, comme Homs, par exemple, la répression a encore fait des morts, aucune victime n'a été signalée à Hama selon les opposants. Et d'après eux justement, la présence du diplomate américain aurait servi de protection. D'autant qu'elle s'est accompagnée d'une déclaration officielle. Le département d'Etat a expliqué que Robert Ford était à Hama pour marquer le « profond soutien américain au droit du peuple syrien à manifester pacifiquement ».

« Vraiment, nous sommes très reconnaissants pour cette visite parce que nous nous attendions à un massacre à Hama parmi ceux qui sont à nouveau descendus dans la rue pour contester le régime parce que vendredi dernier les manifestations ont été énormes à Hama et ils ont décidé d'envoyer l'armée dans la ville. On s'attendait à ce que les forces de répression tirent sur les manifestants et je pense que la visite de l'ambassadeur américain a perturbé leurs plans », se réjouit le porte-parole du Comité de coordination locale, Malath Aumran.

Damas accuse Washington de déstabilisation

Damas, s'est empressé au contraire d'accuser Washington de chercher à déstabiliser la Syrie avec cette visite surprise du diplomate américain à Hama, une ville martyre où la répression des islamistes à l'époque avait fait des milliers de morts, en 1982, sous Hafez el-Assad. Une ville qui enregistre aujourd'hui une immense mobilisation contre le fils, Bachar el-Assad.

C'était déjà à Hama que l'opposition avait rassemblé son plus grand cortège de manifestants, vendredi dernier. Un camouflet pour le régime qui avait envoyé l'armée dans les jours qui ont suivi, faisant une vingtaine de morts. Aujourd'hui, le diplomate américain Robert Ford a servi en quelque sorte de grand témoin à Hama et l'opposition syrienne appelle le reste du monde à imiter les Etats-Unis.

« Nous espérons que d'autres s'engageront dans le soutien des opposants pacifiques syriens. Nous espérons que la communauté internationale tout entière partage nos valeurs de démocratie et de liberté et qu'elle va se placer au côté du peuple syrien. Nous savons que pour réussir, la résistance par la non-violence a besoin du soutien international. Je peux vous assurer que la présence de Monsieur Ford à Hama, a vraiment aidé à protéger la vie de nombreuses personnes », a encore dit Malath Aumran.

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