L’opposition syrienne boycotte la réunion sur le dialogue national organisée par Damas

En Syrie, le régime Bachar el-Assad promet une réforme constitutionnelle ouvrant la voie au multipartisme. Il organise ce dimanche 10 juillet 2011 à Damas, une réunion présentée comme une ouverture vers un « dialogue national ». Un rendez-vous boycotté par l’opposition qui exige au préalable à toute discussion la fin de la répression.

A défaut de convaincre l'opposition d'entrer dans le jeu d'un dialogue national, le régime a créé de toutes pièces en juin dernier un organisme chargé de conduire le pays vers un futur Congrès de dialogue national. C'est le vice-président syrien Farouk al-Chareh qui en est le maître d'oeuvre.

Pour rendre cette première réunion plus attractive, il a mis au menu l'article 8 de la Constitution, une clause qui stipule qu'en Syrie, c'est le parti Baas et lui seul qui « dirige aussi bien l'Etat que la société ». Un monopole politique qui dure depuis 1963 et sur lequel se focalisent les revendications de l'opposition.

Mais après quatre mois de manifestations réprimées dans le sang, il en faudra beaucoup plus pour apaiser le mouvement de contestation. Surtout, après les promesses de réformes du nouveau gouvernement du mois d’avril qui n'ont jamais été tenues et après l'amnistie générale en trompe l'œil décrétée fin mai par Bachar el-Assad.

A peine libérés, les prisonniers politiques sont immédiatement remplacés par d'autre. Et finalement, abolir la suprématie du parti Baas et organiser des élections libres menaceraient grandement le président Bachar el-Assad, jamais élu et illégitime aux yeux de l'opposition.

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