Les pro-palestiniens empêchés de partir en avion, les pro-israéliens invités gracieusement

Israël utilise les grands moyens pour bloquer les militants étrangers qui souhaitent venir manifester leur soutien aux Palestiniens, notamment pour marquer l’anniversaire de la décision de la Cour internationale de justice qui, le 8 juillet 2004, a déclaré illégal le mur de séparation construit par Israël en Cisjordanie. Alors que la flottille pour Gaza reste bloquée en Grèce, d’autres militants qui souhaitaient se rendre en Israël en avion, sont restés au sol, ce 8 juillet. 

Avec notre correspondant à Jérusalem, Michel Paul

Jusqu’à présent, seules deux militantes américaines ont fait les frais de ce dispositif de la police israélienne à l’aéroport Ben Gourion de Tel-Aviv. Arrivées d’Athènes, elles ont aussitôt été refoulées et placées, sans qu’elles n’opposent la moindre résistance dans un avion qui les a ramenées en Grèce.

Les responsables de la sécurité à l'aéroport Ben Gourion estiment que les évènements vont se préciser à partir de la mi-journée de ce vendredi avec l’arrivée d’un certain nombre de vols en provenance d’Europe et plus particulièrement de France.

Près d’un millier de policiers ont été mis en place pour accueillir quelques centaines de militants. Mais comme dans le cas de la flottille pour Gaza bloquée en très grande partie en Grèce, les Israéliens se félicitent de la coopération internationale : les militants pro-palestiniens ne sont pas autorisés dans la plupart des cas à monter à bord des appareils à destination d’Israël.

La police israélienne a présenté une liste noire de passagers à plusieurs pays et aussi aux compagnies d’aviation qui, en cas de refoulement, doivent assurer les frais de rapatriement.

Les militants pro-israéliens accueillis sans problème

Deux autres points à signaler ce matin à Ben Gourion: l’arrivée de France de militants pro-israéliens qui ont été accueillis à bras ouverts et aussi des autres touristes qui reçoivent des fleurs à leur arrivée à l''initiative du ministère du Tourisme israélien.

Dans l’ensemble, les commentateurs pensent que la réaction israélienne est disproportionnée. « Une révolutionnaire italienne âgée arrive en Israël et c'est branle-bas de combat dans tout le pays », a fait remarquer un éditorialiste qui estime que cette réaction fait le jeu des militants pro-palestiniens.

Les mots qui reviennent souvent dans la presse sont « hystérie » et « panique ». « Le contre-dispositif israélien risque de provoquer des frictions », estime un autre commentateur.

Ce  vendredi matin, seul un quotidien proche du parti Likoud cite à la Une les propos du Premier ministre Benyamin Netanyahu : « Israël est en droit d’empêcher l’infiltration de provocateurs ».

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