Le Dignité-Al-Karama n’était pas à quai au Pirée avec la dizaine d’autres bateaux qui composent la flottille, ce qui lui a permis de tromper la vigilance des gardes-côtes grecs, relate Jean-Claude Lefort, ancien député communiste et porte-parole du collectif « un bateau français pour Gaza ». Long de 19 mètres, le Dignité-Al-Karama est un bateau de tourisme et en tant que tel il n’était pas répertorié auprès des autorités grecques contrairement aux autres bâtiments de la flottille qui ont pour objectif de briser le blocus exercé par Israël sur Gaza.
Arraisonnement et arrestation
Huit personnes ont pris place à bord du bateau français parmi lesquelles Olivier Besancenot, le leader du Nouveau parti anticapitaliste (NPA). Les responsables du collectif français vont s’adresser au Quai d’Orsay pour demander une protection du bateau qui ne transporte pas d’aide humanitaire, précise Jean-Claude Lefort, et en fonction de la réponse des Affaires étrangères, les passagers du Dignité-Al-Karama aviseront de la suite de leur navigation.
La dizaine de bateaux de la flottille, regroupés dans le port du Pirée, sont empêchés de naviguer depuis le vendredi 1er juillet par la Grèce qui justifie cette décision par la nécessité de « protéger les passagers ». En 2010, une précédente opération avait été stoppée en pleine mer par des commandos israéliens : l’opération s’était soldée par la mort de neuf militants pro-palestiniens. Ce week end, un navire canadien et un américain ont été interceptés alors qu’ils tentaient de quitter les eaux grecques en direction de Gaza. Les autorités ont saisi le navire canadien et ont procédé à l’arrestation du capitaine du bateau battant pavillon américain.
Rendez-vous à Tel-Aviv…
En France des actions de soutien se poursuivent ce mardi notamment à l’Assemblée nationale et Sénat. Plus largement, des centaines de militants pro-palestiniens s’apprêtent à se rendre en Israël, le vendredi 8 juillet. Originaires de plusieurs pays, ces hommes, femmes et enfants ont prévu d’arriver à l’aéroport Ben Gourion de Tel-Aviv avant de se rendre en Palestine pour soutenir les habitants et constater sur place « l’aggravation de la situation d’apartheid et de nettoyage ethnique des Palestiniens, à Jérusalem-Est comme en Cisjordanie », peut-on lire sur leur site bienvenuepalestine.com.
Face à cette opération annoncée, Israël se prépare à riposter. Le Premier ministre Benyamin Netanyahu a aussitôt ordonné au ministre de la Sécurité publique, Yitzhak Aharonovitch, de coordonner le travail des forces de l'ordre et des autorités aéroportuaires pour faire face à ce projet, indique un communiqué de son bureau. Dès ce mardi, le ministre de la Sécurité publique a d'ailleurs prévenu que tous les militants, qu'il a qualifiés au passage de « hooligans », seraient renvoyés dans leurs pays. Selon des informations parues dans la presse israélienne, les passagers en provenance d’Europe, vendredi prochain, auront droit à un comité d’accueil particulier : ils seront dirigés vers un terminal isolé et seront soumis à une fouille méticuleuse.