Avec notre correspondant à Istanbul, Jérôme Bastion
L’irruption jeudi 23 juin des soldats syriens à quelques encablures de la frontière turque n’a pas manqué de susciter quelques remous diplomatiques entre Ankara et Damas. En fait, le ton n’a cessé de monter ces dernières semaines entre Turcs et Syriens, dont l’amitié, vieille de 12 ans, résiste mal à trois mois de contestation et de répression violente en Syrie.
Le dernier discours du président syrien avait donné lieu à une critique ouverte du chef de l’Etat Abdullah Gül sur le thème « des actes concrets vaudraient mieux que des promesses », à quoi le chef de la diplomatie syrienne avait répondu mercredi 22 juin que la Turquie devait revoir son attitude vis-à-vis de la Syrie. Résultat : l’ambassadeur syrien en Turquie a été convoqué ce jeudi 23 juin au ministère turc des Affaires étrangères pour se voir notifier une protestation verbale.
Quelques heures après l’arrivée de l’armée syrienne devant la frontière turque, alors que le commandant en chef de la deuxième armée turque était sur place, à la frontière, le ministre turc des Affaires étrangères, Ahmet Davutoglu, a appelé son homologue syrien pour lui demander des explications sur les raisons qui suscitaient l’arrivée d’une nouvelle vague de réfugiés en territoire turc.
De plus en plus, le torchon brûle entre la Syrie et la Turquie, et le temps des conseils amicaux a laissé place aux condamnations de plus en plus fermes.