Avec notre envoyée spéciale à Guvecci, à la frontière turco-syrienne, Assia Shihab
Les autorités turques tentent, tant bien que mal, de s’adapter au flux de réfugiés et ont envoyé des militaires en renfort ces derniers jours.
Pour tous les Syriens qui passent la frontière, la procédure est la même : ils sont récupérés par les gendarmes turcs, postés tout le long de la ligne de démarcation. Les réfugiés en bonne santé sont conduits dans un des quatre camps du Croissant-Rouge, installés à proximité, et les malades et les blessés sont conduits dans différents hôpitaux de la région.
Une fois en Turquie, pas question pour eux de poursuivre leur route. Ils sont fichés par les autorités. Ils ne sont pas autorisés à sortir, sauf s’ils souhaitent rentrer en Syrie.
A l’intérieur, la prise en charge est totale. Le Croissant-Rouge turc dit pouvoir servir 10 000 repas par jour. L’accès au camp est totalement verrouillé. Des policiers et des gendarmes montent la garde à l’intérieur. Des bâches ont même été dressées sur les grillages, pour empêcher les journalistes de filmer ou de parler avec les réfugiés, qui pour la plupart viennent de Jisr el-Choghour.
Plusieurs ONG dont Amnesty International se sont vu refuser l’accès au camp, comme si les autorités turques voulaient empêcher que les témoignages n’en sortent.