Selon le principal chef tribal de la région, cheikh Saïd al-Mekhlafi, ce sont des « rebelles » armés et donc des adversaires des troupes loyales au président Saleh qui contrôleraient désormais la ville de Taëz.
Cette grande ville du sud du pays où la Garde républicaine faisait face à des hommes en armes qui affirment de leur côté protéger des manifestants pacifiques. Ces derniers seraient en effet revenus malgré le démantèlement d'un sit-in qui avait fait des dizaines de morts lundi dernier sur cette même place.
Toujours au sud du Yémen, la ville de Zinjibar serait aujourd'hui encore le théâtre d'affrontements violents. Côté gouvernemental, on assure que l'armée a été attaquée lorsqu'elle tentait d'entrer dans la ville pour porter secours à des soldats encerclés dans une base militaire. Quinze personnes, dont neuf soldats, auraient été tuées et dix autres blessées lors de cet assaut des forces loyales à Saleh. Ce bilan est confirmé par l'hôpital d'Aden.
Située dans la province d'Abyane, Zinjibar est un fief d'al-Qaïda au Yémen. Un danger terroriste qui sert de dernière carte au président Saleh pour conserver ses alliances extérieures, celle de Washington en particulier. Comme le souligne l’administration Obama, combattre le terrorisme au Yémen est certes une priorité. Mais en la matière, Ali Abdallah Saleh n'est pas le seul à pouvoir faire l'affaire à Sanaa.