Pour Alain Juppé, « Bachar al-Assad a perdu sa légitimité à la tête de la Syrie » où d'après le chef de la diplomatie française, « le processus de réformes est mort ». C'est aussi l'avis de Washington où Barack Obama a d'ailleurs suggéré au président syrien de passer la main.
Fin mai, l'amnistie décrétée à Damas n'a pas convaincu. Surtout après le remaniement gouvernemental qui n'a pas tenu ses promesses de changement à la mi-avril. Et l'heure est plutôt à une répression accrue si l'on en juge par les menaces lancées lundi 6 juin par le régime syrien qui accuse des « groupes armés » d'avoir tué une centaine de policiers au nord du pays.
Jusqu’à maintenant, le régime alaouite a survécu en jouant des intérêts occidentaux pour chacune des minorités confessionnelles qui composent la fragile mosaïque syrienne. En 2008, le président français Nicolas Sarkozy avait même joué la carte du rapprochement avec Bachar al-Assad, dans l'espoir de détacher la Syrie de l'Iran et du Hezbollah libanais.
Une préoccupation israélo-américaine qui n'était en revanche pas vraiment celle de la Russie. Aujourd'hui, Paris exige à l'ONU la fin de la répression. Reste à convaincre Moscou que changer l'ordre établi à Damas ne sonne pas le glas de tout l'équilibre régional.