Violence et confusion en Syrie où la télévision annonce la mort de dizaines de policiers

En Syrie, plus d'une centaine de policiers auraient été tués dans le nord-ouest du pays annonce la télévision syrienne le 6 juin 2011. Depuis trois jours, les attaques se multiplient dans cette région et les organisations de droits de l'homme font état de plusieurs dizaines de morts parmi les civils. La télévision syrienne en revanche accuse des bandes armées d'avoir pris en embuscade des policiers et des membres des forces de sécurité. Les informations sont très confuses. Le ministre de l'Intérieur a annoncé pour sa part qu'il ne «resterait pas les bras croisés» face à ces attaques.

Les attaques se sont produites dans la localité de Jisr al-Choughour, au nord de Hama, entre Lattaquié et Alep. Samedi 4 juin, l'agence officielle Sana avait indiqué que des groupes armés avaient attaqué des commissariats de police faisant un mort. Mais selon Amnesty International, ce sont les propres forces de sécurité qui ont causé la mort de 43 personnes.

Ce lundi 6 juin 2011, la télévision syrienne a annoncé que des groupes armés auraient tendu une embuscade faisant plus d'une centaine de morts parmi les policiers et les agents de sécurité. Mais d'autres sources font état d'hélicoptères qui auraient tiré sur la foule, et de forces de sécurité qui se seraient retournées contre l'armée qui protégeait la population.

Le communiqué de la télévision sert-il la propagande du régime syrien qui pourrait jouer la stratégie du chaos ? Des groupes armés issus des mouvements islamistes seraient-ils effectivement passés à la lutte armée? Cela rappellerait l'insurrection de Hama en 1982, violemment réprimée par le régime d'alors et qui avait fait près de 20 000 morts. Une lutte armée contreproductive et qui pourrait faire basculer la Syrie dans la guerre civile selon ceux qui prônent une révolution pacifique. Mais il est encore très difficile de vérifier ces informations contradictoires.

Pour Lama Atassi, opposante syrienne en exil à Paris, qui a participé au congrès des opposants syriens à Antalya la semaine dernière, le communiqué de la télévision est douteux.

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