La diplomatie chinoise a probablement fait le constat qu'après plus de quatre mois d'intenses combats, le conflit est toujours dans l'impasse. Il n'y a pas de progression spectaculaire de la rébellion mais le colonel Kadhafi, de son côté, s'avère incapable de regagner le terrain perdu et d'exercer sa souveraineté politique sur l'ensemble du territoire.
Or, la Libye n'est pas un pays négligeable pour la Chine et la position qui consiste à soutenir un régime libyen de plus en plus fragile et isolé risque à terme de porter préjudice aux intérêts chinois dans la région.
Avec cette rencontre de Doha, la Chine s'incline donc face aux nécessités de la realpolitik. C'est un incontestable succès diplomatique pour la rébellion : Pékin prend acte du caractère désormais incontournable de l'opposition libyenne dans la nouvelle configuration politique régionale et de la détermination générale à faire tomber le régime de Mouammar Kadhafi.
La diplomatie chinoise réévalue ses relations avec la Libye à la lumière de l'évolution du climat international, avec notamment la décision de l'Otan de prolonger pour trois mois ses opérations militaires sur la Libye et des défections de plus en plus nombreuses enregistrées parmi les proches de Kadhafi.
Prudent, le communiqué de la rencontre ne préjuge de rien. Il note simplement que «l'avenir de la Libye doit être déterminé par le peuple libyen».