La ministre des Affaires étrangères sud-africaine lance un appel au cessez-le-feu en Libye

Pretoria donne de la voix pour que l'Otan cesse de bombarder les régions de Libye sous le contrôle de Mouammar Kadhafi. La ministre des Affaires étrangères de la Nation arc-en-ciel a appelé à un cessez-le-feu immédiat.

« En accord avec la décision de l'Union africaine sur la Libye, nous réitérons notre appel à un cessez-le-feu immédiat et vérifiable pour encourager les parties en guerre à entamer le dialogue en vue », la ministre des Affaires étrangères et de la Coopération Maite Nkoana-Mashabane a confirmé face au Parlement, ce mardi 31 mai la position du gouvernement sud-africain sur la crise libyenne. Renforçant les propos du président Jacob Zuma, de retour de sa mission de médiation à Tripoli.

« Le conflit libyen ne sera pas résolu militairement mais par le dialogue politique (...) Nous encourageons les parties en conflit à entamer un dialogue pour une transition démocratique », a insisté la ministre.

Le président Jacob Zuma a rencontré Mouammar Kadhafi lundi, mais n'a pas réussi à combler le fossé entre les rebelles et le Guide de la révolution.

Mouammar Kadhafi a accepté la feuille de route de l'Union africaine présentée par Jacob Zuma. Cette feuille de route implique un cessez-le-feu, une période de transition censée mener à des élections libres. Mais les insurgés refusent de baisser les armes tant que Mouammar Kadhafi n'aura pas quitté le pouvoir. 

Un arrêt des bombardements de l'Otan est également l'une des conditions préalables de l'ouverture du dialogue politique. L'organisation internationale ne cache pas ses doutes sur la sincérité du leader libyen.

Par ailleurs, Jacob Zuma s'en est pris vertement à l'Alliance atlantique. « Il faut la permission de l'Otan pour se rendre à Tripoli. Cette permission sape l'autorité de l'Union africaine », a-t-il protesté.

L'Otan a repris ses frappes sur la capitale après le départ de l'avion de Zuma de l'aéroport de Tripoli lundi soir.

Prétoria avait voté en faveur de la résolution 1973 des Nations unies, qui a ouvert la voie aux raids aériens, mais l'Afrique du Sud critique désormais la manière dont cette résolution est mise en oeuvre car les raids visent à précipiter la chute de Mouammar Kadhafi.

L'Union africaine est l'une des seules organisations internationales qui a l'oreille de Mouammar Kadhafi. Celui-ci a longtemps utilisé l'institution à ses propres fins, en offrant de généreuses aides financières aux chefs d'État africains. Mais Jacob Zuma s'est également opposé au leader libyen qui voulait créer des États-Unis d'Afrique avec Syrte -sa ville natale- comme capitale.

L'Afrique du Sud avait été envisagée à un moment comme un possible pays d'accueil de Mouammar Kadhafi. Une idée abandonnée depuis la demande de mandat d'arrêt lancé contre celui-ci par la Cour pénale internationale. En revanche, selon le quotidien sud-africain Times, Mouammar Kadhafi serait en contact depuis quelques semaines avec un bureau de conseil juridique, Langa Attorneys, à Johannesburg.

 

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