La rébellion libyenne en faillite

Cent jours après le début du soulèvement libyen, les insurgés appellent la communauté internationale à tenir ses engagements. Le ministre des Finances du gouvernement rebelle affirme en effet que ses caisses sont vides. « Plus aucune ressource, pas un centime », a-t-il déclaré hier, dimanche 29 mai 2011, à Benghazi. De son côté, le secrétaire général de l'Otan a affirmé que l'Alliance atlantique « atteignait ses objectifs en Libye, empêchant Kadhafi d'atteindre les siens ».

C'est bien pour faire face à l'urgence humanitaire que la rébellion libyenne appelle la communauté internationale à tenir ses engagements. Il ne s'agit pas de financer l'achat d'armements, a laissé entendre le ministre des Finances du Conseil national de transition. « Tout l'argent sera utilisé pour le fuel, la nourriture et les médicaments », a-t-il assuré.

Une façon de lever les réticences de certains bailleurs de fonds qui, lors de la réunion de Rome début mai, n'étaient prêts à s'engager que sur le volet humanitaire. Or aujourd'hui, le Programme alimentaire mondial met en garde contre les risques de pénurie en Libye.
Car si un mécanisme de financements des insurgés libyens a bien été mis en place à Rome, l'aide de plusieurs milliards promise à cette occasion tarde visiblement à arriver.

Ce fonds de soutien devait notamment être alimenté par des dons, des prêts et surtout par le gel des avoirs du régime Kadhafi. Les Etats-Unis s'étaient notamment engagés à adopter une loi leur permettant de puiser dans les quelque 30 milliards de dollars d'avoirs libyens gelés par Washington. La France avait toutefois estimé à l'époque que le dégel de ces fonds au profit des insurgés allait poser des problèmes juridiques.

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