Après une journée de jeudi marquée par la tension, la confusion et la diffusion d'informations contradictoires, cette journée de vendredi (jour de repos et de grande prière) pourrait en effet se traduire par un nouvel épisode sanglant dans la crise qui déchire le pays depuis le mois de janvier.
Des milliers de combattants tribaux ont tenté jeudi de marcher sur la capitale pour prendre part aux affrontements (aux côtés de leur chef) contre les troupes du président Saleh. Ils ont semble-t-il été arrêtés par les forces gouvernementales à une quinzaine de kilomètres de Sanaa et auraient finalement renoncé à entrer dans la ville.
Les témoignages indiquent que l'exode des habitants s'est néanmoins poursuivi, et même accentué. L'eau est rare, l'électricité est rationnée et l'essence commence à manquer.
Mais il est probable que les choses n'en resteront pas là. Des appels à manifester ont été lancés par les deux camps pour cette journée de vendredi et les grandes villes du pays pourraient bien connaître de nouvelles heures de très vives tensions. Après la répression des manifestations pacifiques de ces derniers jours, des affrontements armés auraient également eu lieu à Taëz.
D'autres témoins affirment que le président a jeté ses « forces spéciales » dans la bataille, des hommes fidèles au régime et bien entraînés.
Il semble que, désormais, le plan de sortie de crise n'est plus du tout à l'ordre du jour.