Erdogan en meeting électoral dans le sud-est kurde

A 10 jours des élections législatives turques, la victoire semble acquise pour le Parti de la justice et du développement. La question kurde reste l’un des enjeux du scrutin d'autant qu'elle est redevenue une question sécuritaire, avec le retour des incidents armés. Après le chef de l’opposition, Tayyip Erdogan, le Premier ministre, est venu en meeting à Diyarbakir, dans le sud-est à majorité kurde et a multiplié les promesses.

 

Avec notre correspondant à Istanbul, Jérôme Bastion 

Quelques heures à peine avant le début du meeting du Premier ministre, un engin explosif de faible puissance a détonné sur la place de Diyarbakir où il devait prendre la parole. Plus de peur que de mal, les mesures de sécurité étaient drastiques. Mais cette fausse alerte illustre une réelle tension autour des revendications kurdes, que M. Erdogan s’était promis, ici même, de régler en affirmant il y a cinq ans que « le problème kurde, c’était le problème de la Turquie et son problème à lui, et qu’il en était le seul responsable ».

Aujourd’hui, la rhétorique a changé, puisque pour le chef du gouvernement turc, le problème kurde, c’est le problème des Kurdes – sous-entendu : le problème de ceux qui revendiquent une reconnaissance – et l’opposition kémaliste fait alliance objective avec eux. Tous deux, des « fascistes civils », a lancé Tayyip Erdogan, n’épargnant au passage aucune attaque sur le thème de la religion.

Mais M. Erdogan a surtout littéralement inondé les habitants de la région, ses électeurs potentiels, de promesses non plus économiques, mais plus destinées à satisfaire les administrés sur le court terme qu’à véritablement faire décoller une région toujours sinistrée. Des logements, des routes, une prison, un aéroport et des tickets de nourriture subventionnée, voilà ce qui attend la population de Diyarbakir, alors que la rébellion armée, elle, promet de reprendre les armes au lendemain du scrutin.

Le Parti de la justice et du développement est au pouvoir depuis 2002. Il est crédité de 45 à 50% des voix pour ces élections législatives, selon les sondages.

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