Barricades et cocktails Molotov d’un côté, canons à eau et gaz lacrymogènes mais aussi tirs à balles réelles de l’autre. La spirale de la violence semble bien difficile à enrayer dans le sud-est de la Turquie.
A Bismil, tout d’abord, où était enterré un jeune homme tué mercredi d’une balle dans la poitrine, 30 000 à 50 000 personnes assistaient aux funérailles qui ont dégénéré en affrontements avec la police, se soldant par des dégradations de commerces et des interpellations.
A Van, des manifestants ont également incendié des filiales de banques et divers magasins. Toujours en réaction à la mort du jeune Ibrahim Oruç, des bagarres de rues à Batman ont fait au moins deux blessés par balles, dont un policier. Des policiers blessés, mais par des jets de pierre cette fois, on en compte également dans plusieurs autres villes de la région depuis hier soir, comme à Sirnak et Agri.
Enfin à Diyarbakir et Silopi, les commerçants ont baissé le rideau de fer toujours en réaction à la décision du Haut conseil électoral de barrer la route des prochaines élections législatives à plusieurs candidats kurdes.
Un Conseil électoral qui, sous la pression de la rue, a finalement reconsidéré son verdict ce jeudi soir, et ouvert la voie des urnes à six des sept candidats précédemment disqualifiés, de quoi, sans doute, faire baisser la tension.