Réactions contrastées de la presse israélienne à la réouverture du terminal de Rafah

Des centaines de Palestiniens de Gaza se sont rendus hier samedi 29 mai 2011 en Egypte. Un déplacement rendu possible par l’ouverture de façon permanente du terminal de Rafah, seul passage de l’enclave palestinienne qui ne soit pas contrôlé par Israël, où cette ouverture qui vise à alléger le blocus imposé par l'Etat hébreu sur la bande de Gaza, suscite autant la crainte que la satisfaction de se couper de la bande de Gaza.

Avec notre correspondant à Jérusalem, Michel Paul

Il y a quelques semaines encore, un haut responsable militaire israélien, le général Amos Gilad, se déclarait persuadé que le point de passage de Rafah resterait fermé. Erreur donc de sa part, et un commentateur le souligne ce dimanche 29 mai 2011 : « Une fois de plus, Israël était pris de cours et s’est trompé dans ses prévisions pour la région ».

La réaction que l’on retrouve le plus souvent dans les quotidiens de ce jour aux côtés des photos des Palestiniens souriants en train de sortir ou d’entrer dans la bande de Gaza, est le geste égyptien en faveur du Hamas. « Les relations des Egyptiens à l’égard de cette organisation se resserrent », selon Haaretz.

Israël Al-Ayyam, un journal proche du Likoud – le parti au pouvoir – affirme que le Caire tient en fait à donner une légitimité au Hamas, et que pour Israël, c’est un signal d’alarme.

Un autre éditorialiste estime que contrairement au régime précédent, les dirigeants égyptiens voient dans le Hamas un partenaire de premier plan, et qu’ils sont prêts à tout faire pour satisfaire cette organisation.

Un rêve vieux de six ans

Mais dans le même souffle, une autre position à relever : certains estiment en Israël qu’en fin de compte, la réouverture du point de passage ne provoquera pas de préjudice en matière de sécurité. Pour Yediot Aharonot, même si personne n'est prêt à le proclamer en public, les Israéliens ne sont pas mécontents de la nouvelle situation.

Cela signifie que l’Egypte prend la responsabilité de la bande de Gaza, et Israël réalise ainsi un rêve vieux de six ans : se couper totalement de ce territoire palestinien. « Le siège de Gaza c’est fini », souligne un commentateur, « il n’y aura plus de flotille de la paix », dit-il.

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