Les affrontements à l'arme lourde ont fait passer au second plan la répression des manifestations pacifiques. C'est une bataille entre gens du sérail qui occupe désormais l'avant-scène, devant le mouvement pour le changement.
Les troupes que cheikh al-Ahmar a lancées à l'assaut du pouvoir appartiennent en effet à la même tribu que le président Saleh, celle des Hached. Leur défection remonte au mois de mars, au moment où une autre personnalité de premier plan avait lâché Ali Abdallah Saleh, son frère de lait, le général Ali Mohsen al-Ahmar.
Militaire de carrière comme le général al-Ahmar et ceux qui l'ont suivi ou bien miliciens tribaux comme certains hommes de cheikh al-Ahmar, ce sont des forces capables de combattre à armes égales avec les partisans du régime qui viennent de faire irruption sur la scène politique jusqu'ici occupée par une opposition civile d'obédiences plurielles et par toute une jeunesse.
Une entrée en lice qui détourne l'attention internationale des violences exercées jusqu'ici par le président Saleh contre des adversaires désarmés pour garder un pouvoir qu'il est mieux préparé à défendre en faisant le coup de feu plutôt qu'en faisant des concessions politiques.