Avec notre correspondante à Riyad, Clarence Rodriguez
Fatigués, usés, agacés, par les tergiversations du président Saleh, les pays du Golfe suspendent leur médiation. Ils jettent pour ainsi dire l’éponge. Une décision que l’on peut interpréter comme un échec diplomatique tant pour ces monarchies que pour les Etats-Unis ou l’Union européenne, artisans de cet accord de transition.
Malgré la pression de Washington ou de Riyad sur Ali Abdallah Saleh, le président yéménite imperturbable, a choisi la volte-face. Pour la 3ème fois, Il refuse de signer cet accord qui prévoit notamment la formation d’un gouvernement de réconciliation et son départ, en échange d’une immunité totale pour lui et son entourage.
Le président yéménite n’hésite pas à prétexter la thèse du complot, et à brandir la menace d’Al-qaïda. Allant jusqu’à déclarer que si ce régime part, Al-qaïda connaîtra un nouvel essor. Hillary Clinton la secrétaire d’Etat américaine avait pourtant averti le président Saleh, qu’il devait respecter son engagement à quitter le pouvoir.
Ce dernier ne déroge manifestement pas à sa stratégie du début, qui consiste finalement
à gagner du temps pour favoriser un pourrissement de la crise, et des divergences au sein de l’opposition.
En quittant la réunion extraordinaire hier soir à Riyad, les ministres des Affaires étrangères des pays du Golfe ne cachaient pas leur inquiétude pour la suite de la crise au Yémen. Ils craignent surtout pour la stabilité de toute une région .