Au Yémen, la signature d'un plan de sortie de crise à nouveau compromise

Déjà maintes fois annoncée, la signature de ce plan était prévue pour ce dimanche 22 mai 2011. Il prévoit notamment la formation d'un gouvernement de réconciliation et le départ du président Ali Abdallah Saleh, en échange d'une immunité totale pour lui et ses proches. Ali Abdallah Saleh avait fait hier des déclarations laissant penser qu'il allait enfin s'y plier. Mais ce dimanche matin, le président yéménite a trouvé un nouveau prétexte pour repousser la signature.

L'unique effet de surprise réside dans le motif cette fois invoqué par le président yéménite. Quel est-il ? Le lieu et les conditions de la signature.

Hier soir, samedi 21 mai 2011, les opposants ont officiellement paraphé l'accord de leur côté, mais en présence d'un émissaire des pays du Golfe, à l'origine du texte, et de plusieurs ambassadeurs en poste dans la capitale yéménite.

Inacceptable, pour le président Ali Abdallah Saleh : « la cérémonie de signature doit se dérouler au palais présidentiel, en présence de tous les partis politiques concernés », déclare-t-il ce dimanche dans un communiqué. Ce matin, des partisans du président ont par ailleurs commencé à bloquer les principales rues de Sanaa, en particulier celles qui mènent à l'aéroport et au palais présidentiel.

Cette nouvelle manœuvre du président yéménite, au pouvoir depuis près de trente-trois ans, compromet donc une nouvelle fois la signature du plan de sortie de crise, annoncé depuis environ un mois et demi et s'inscrit dans la stratégie suivie depuis le début par le régime : gagner du temps pour favoriser un pourrissement de la contestation, et des divisions au sein de l'opposition.

Initiée il y a plus de cinq mois, la révolution yéménite a déjà coûté la vie à près de 180 personnes.

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