Les autorités yéménites comptaient dissuader les manifestants. Elles n'ont fait que renforcer leur colère. Depuis ce mercredi matin, des milliers de protestataires sont dans la rue pour dénoncer la répression violente du régime d'Ali Abdallah Saleh.
Des témoins cités par l'AFP affirment même que le siège de la Compagnie yéménite du pétrole a été pris d'assaut, ses portes condamnées avec des cadenas, une pancarte à l'entrée du bâtiment proclamant « fermé par décision du peuple ».
Un président qui s'accroche au pouvoir
Ce regain de tension survient après la mort, ce matin, d'un manifestant. Cinq autres ont été blessés par les forces de sécurité. Depuis dimanche, six personnes ont été abattues à Taëz, deuxième ville du pays et nouveau foyer de la contestation.
Au total, 159 citoyens yéménites sont morts depuis le début du mouvement de contestation, fin janvier. Le président Ali Abdallah Saleh, lui, refuse toujours de quitter le pouvoir, qu’il occupe depuis plus de 32 ans.
Un plan de sortie de crise a été proposé le mois dernier par les pays du Golfe. Il prévoit le départ du président en échange de son immunité. Ce plan a été accepté par le parti présidentiel et par l'opposition parlementaire, mais pas par le chef de l'Etat.
Au soir du 10 mai, les dirigeants du Conseil de coopération du Golfe ont à nouveau exhorté Ali Abdallah Saleh à signer ce plan.